Desperate Housewife
Aujourd'hui, pour la
première fois que nous avons emménagé dans cette ville, j'ai tenté
l'approche avec ma voisine. Il est vrai que la sociabilité n'est pas la
plus grosse de mes qualités, mais avec les années, je progresse.
Sortant
chercher le courrier, ma voisine, qui était à fond en train de poncer
ses phares de voiture histoire de leur redonner l'éclat du premier jour,
et bien elle m'a dit bonjour. Je l'ai salué et une chose en entraînant
une autre nous avons tissé une toile. Y'a des gens comme ça qui une fois
la mèche allumée peuvent vous tenir la tchatche des heures sans jamais
s'essouffler, ma voisine fait partie de cette catégorie. Un bonjour et
hop, je connais les grandes lignes de sa vie, les choses qui pèsent
lourd dans son coeur, sa passion pour Claude François...bref...
C'est
une dame qui a la soixantaine mais qui fait 10 ans de moins que son
âge. Bien conservée, énergique, et plein d'entrain, toujours pimpante
avec des histoires aussi personnelles qu'imper et des ragots plein la
poche, c'est typiquement une desperate housewife. Et une vraie! Elle a
beau en être, j'ai quand même un peu plus de compassion maintenant.
C'est très bizarre cet effet que vous font les gens sur vous des lors
qu'ils vous ont raconté une "brève" histoire de leur vie. Je suis
sensible comme je peux ne pas l'être du tout, mais quand la vie ne vous a
pas souri tout au long de votre parcours et qu'encore à 60 ans, vous
courez après l'espoir et pire encore l'amour... j'éprouve une espèce de
compassion et ça m'humanise plus que ce que je ne l'ai été.
Je me pose des questions
quand même... je comprend qu'à 20 ans on papillonne dans tous les sens
tant la fleur idéale se trouve à tous les coins de jardins, mais à 60...
un bout de chemin a passé et ne pas avoir trouvé réellement quelqu'un
avec qui partager un autre bout de vie... les envies sont différentes,
on n'attend pas les mêmes choses des années futures, on a ce recul,
cette expérience...on est grand et se retrouver seule ou mieux encore,
embrigadée dans une histoire bancale dans laquelle l'issue sombre ne
fait aucun doute, et bien c'est dur. On a beau être grand, on finit
petit mal accompagné et enfin seul si on a du courage. Ça me fait de la
peine quand je vois de vieux couples qui se séparent... les jeunes ont
parait-il du mal à se caser sérieusement, alors imaginez des vieux sur
le retour!
Stop, j'arrête là mes élucubrations... à la base c'était juste pour dire que j'avais fait plus ou moins la connaissance de ma voisine... et je finis par une réflexion sur les vieux couples... allez savoir...!
@+
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